La digitalisation de l’économie avance à grands pas ; sa réussite en entreprise est conditionnée par le niveau de culture digitale des salariés. Les cours de mise à niveau, souvent des MOOC, se multiplient… Certains sont gratuits ; pas des moindres… Confère le programme “Digital Active” de Google.
Développer la culture digitale, certes… Au fait : de quoi s’agit-il ? Du développement des compétences bureautiques ? Oui, entre autres, parce que le numérique au poste de travail s’exprime souvent encore sous cette forme et qu’il y aurait beaucoup à dire sur le coût massif d’une incompétence bureautique qui est largement constatée ; surtout les outils bureautiques continuent d’évoluer, et d’être frappés eux-aussi de rupture digitale. Laquelle va bien au-delà de la seule bureautique, bien sûr ; marqueurs clés de cette nouvelle culture : Cloud, agilité, Web, expérience utilisateur, collaboratif, désintermédiation, “esprit start-up”, réseau social, design, etc. Ces marqueurs recouvrent des notions, des pratiques qu’il faut s’approprier aussi vite que possible - entreprises et collaborateurs - sauf à risquer la disqualification.
La formation jouera ici un rôle indispensable. Il lui appartient de développer la culture digitale de tous. Responsabilité de l’entreprise, bien sûr, mais le nombre des personnes à sensibiliser, la nécessité de se remettre à jour toujours plus fréquemment se heurtent aux limites des budgets formation. Importance croissante, du coup, de la responsabilité individuelle : l’avènement du digital est l’opportunité pour chacun de faire le point sur son employabilité. Et les ressources de formation existantes, souvent gratuites, viendront faciliter l’exercice de cette responsabilité.
Le programme “Digital Active” de Google, par exemple, qui offre des dizaines de cours en ligne accessibles à quiconque dispose d’un compte Google, portant sur des thèmes qui intéresseront notamment les travailleurs indépendants, dirigeants de PME, responsables marketing, etc. : “Internet et ses opportunités”, “Les premiers pas pour réussir sur Internet”, “Réussir grâce à l'analyse d’audience”, “Introduction à la publicité display”, “Créer un site d’e-commerce”… Des thèmes qui intéressent Google au premier chef : “Se faire une place sur les moteurs de recherche”, “Les annonces sur les moteurs de recherche”… Mais pas seulement, car les particuliers y trouveront aussi leur compte : “Développer une présence en ligne”, “En immersion dans l'univers des réseaux sociaux”… Une sorte de tableau de bord dans lequel l’apprenant picorera à son gré pour construire un véritable parcours de formation débouchant sur une certification.
Dans le détail, un thème c’est un ensemble de leçons - courte vidéo, de l’ordre 3 minutes (bien vu) suivie d’une activité interactive prenant la forme d’un quiz de vérification des connaissances - d’une durée unitaire d’environ 10 minutes… Le badge en fin de course pour le thème choisi (rien n’empêche de collectionner les badges : à quand l’apparition du cursus “Digital Active” Google dans les CV des candidats à un poste ?). La qualité des vidéos est irréprochable, prises de vue en studio, témoignages sur le terrain des entreprises, texte de la vidéo affichable, durée affichée, points clés (ce qu’on va apprendre et qu’il faudra retenir pour le quiz). L’interactivité est appelée par le bouton “Mettre en pratique” : mise en pratique et évaluation (deux des grandes activités pédagogiques) se confondent ici, ce qui est fréquent dans des modules de formation aussi courts. Les quiz sont bien pensés : design graphique simple et aéré, questions claires, réponses proposées idem et parfois dans le registre du clin d’oeil… Le feed-back offre des ressources complémentaires : lien vers un glossaire spécifique, études complémentaires…
Le programme Digital Active est une initiative réussie, dans des domaines de formation qui ne concerneront pas tout le monde ; mais une veille soutenue permet de constater qu’il existe de multiples opportunités de genre, touchant à peu tous les champs du savoir. Mais le plus dur reste à faire : dépasser l’effet de curiosité initiale et développer l’envie durable d’apprendre, la transformation des métiers et les dangers qui guettent l’emploi constituant sans doute un premier levier de motivation.
Le programme Digital Active.
Michel Diaz
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